Il a fini par reconnaître qu’il détenait des actions dans le fonds offshore de son père. David Cameron publie maintenant ses fiches d’impôts des six dernières années. Un dernier coup de poker ? Avant la campagne du référendum sur le Brexit – la sortie de l’UE – le Premier ministre britannique paraît plus déstabilisé que jamais.
Querelle de chiffres et bataille politique. Au Royaume-Uni, les deux se mélangent depuis les révélations dans l’affaire « Panama Papers », qui ont mis en lumière la participation de certains responsables politiques dans des sociétés offshore. Parmi eux, le Premier ministre britannique David Cameron, qui a fini par reconnaître qu’il avait possédé des actions dans le fonds offshore de son père, Ian Cameron, décédé en 2010.
Pour répondre aux critiques qui enflent, le chef du gouvernement a décidé de jouer la transparen, divulguant ses feuilles d’impôts depuis l’année 2009. Mais rien n’y fait : ses adversaires continuent d’exiger sa démission. Des centaines de personnes se sont encore rassemblées ce samedi 9 avril devant le 10, Downing Street, tandis que le leader travailliste Jeremy Corbyn a estimé vendredi que « le Premier ministre a perdu la confiance des Britanniques« .
Selon les documents du cabinet comptable RNS Chartered Accountants fournis à la presse, ce dernier a payé 75.898 livres (94.082 euros) d’impôts sur un revenu de 200.307 livres pour l’année fiscale 2014-2015, l’année la plus récente. Outre son salaire de Premier ministre, on apprend qu’un quart de ses revenus est issu de loyers perçus de la location de ses nombreuses propriétés. Autre information : les documents révélés démontrent que David Cameron a hérité de 300.000 livres à la mort de son père, ainsi qu’une donation en deux versements de 100.000 livres chacun, cette fois faite par sa mère.
Toute cette affaire passe très mal outre-Manche, où la presse – notamment tabloïd – n’a pas l’habitude d’être tendre avec ses responsables politiques. Le Sunday Mirror titre ainsi : « Les 200.000 livres cadeau de maman« . « Cameron en passe d’éviter 80.000 livres de droits de succession », relève de son côté le Sunday Telegraph.
Today’s front page: David Cameron reveals hidden wealth. Plus free poster https://t.co/ar41veAyp8 #panamapapers pic.twitter.com/fO84bdxdJm
— The Sunday Times (@thesundaytimes) 10 avril 2016
Pour tenter de reprendre la main, David Cameron a par ailleurs annoncé la création d’un groupe de travail destiné à renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale. Doté d’un budget de dix millions de livres, ce groupe de travail ressemble aujourd’hui à une entreprise de com’ désespérée, même si le Premier ministre britannique avait ce sujet mis au coeur de son programme en arrivant au pouvoir. Il a ainsi récolté près de 2,5 milliards d’euros (2 milliards de livres) arrachés à la fraude fiscale depuis 2010.
Rien ne dit que tout cela suffira à calmer l’ardeur de ses adversaires, qui se régalent de voir Cameron en difficulté en pleine campagne au sujet du référendum sur la sortie de l’Union européenne. En effet, derrière le scrutin du 23 juin qui doit décider d’une partie de l’avenir de l’Europe, c’est aussi le poste de Premier ministre et celui de leader des conservateurs qui se joue au Royaume-Uni…
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