Réuni en conseil national ce samedi 9 avril, le Parti socialiste a enfin approuvé l’idée d’une primaire à gauche. Ne reste plus qu’une seule inconnue : un candidat du PS autre que François Hollande aura-t-il le droit de se présenter ? Réponse en juin…
Elle aura lieu en décembre. Et c’est à peu près la seule certitude qui existe pour l’instant. Après des mois de tergiversations, le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a fait approuver à l’unanimité ce samedi 9 avril un texte validant le principe d’une primaire à gauche. Lequel permet de contenter toutes les tendances de Solférino, en rappelant leur dénominateur commun minimal : cette primaire doit rassembler « toutes les gauches pour battre la droite et l’extrême-droite, qui ne peuvent représenter un avenir pour la France. »
Mais attention, le PS fait preuve d’une délicate prudence : cette primaire ne « doit pas exclure dans son organisation, en termes de date et de modalités de débat, la possibilité que le Président de la République, François Hollande, puisse se présenter s’il le souhaite ». Ou comment s’assurer que la porte reste ouverte à une OPA sur la participation socialiste de son candidat, certes « naturel » mais tellement critiqué au sein de son camp…
La question qui fâche a donc été renvoyée à plus tard : qui pourra s’y présenter ? Un candidat du PS autre que François Hollande, pourra-t-il faire acte de candidature? Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine, a indiqué à la presse que la question serait débattue et décidée en juin. Pour Olivier Faure, porte-parole du PS, la réponse est claire : « Les socialistes ne peuvent avoir qu’un seul candidat dans une primaire qui réunirait toute la gauche (…) Le PS devra décider en son sein quel sera son candidat. » De façon très prosaïque, si Hollande décide d’y aller, ceux qui voudront s’opposer à lui au PS devront choisir entre leur fidélité au parti et leurs ambitions personnelles. Pour Cambadélis, la réponse est déjà tranchée : « Mon choix, c’est une primaire et mon candidat, c’est François Hollande« , a-t-il lâché sur iTélé, samedi 9 avril.
De toute façon, le PS cède à un moment où l’évolution du débat au sein des autres composantes de gauche laisse peu d’espoir quant à la tenue réelle de cette primaire. Si communistes et écologistes sont d’accord sur l’idée, ils exigent une clarification sur son « périmètre« . Concrètement, on les voit mal participer à la primaire puis accepter de soutenir, si François Hollande la gagne, ce partisan d’une ligne « sociale-réformiste » que communistes et écologistes rejettent aujourd’hui, en participant notamment aux manifestations contre la Loi El Khomri. D’ailleurs Pierre Laurent, patron du PCF, a déjà prévenu dans Le Parisien : « Hollande est disqualifié pour porter les couleurs de la gauche« . Pas franchement la meilleure ambiance pour entamer une primaire destinée à réconcilier la gauche…
C’est un caillou supplémentaire dans la chaussure du président de la République. Selon un sondage Ifop publié dans Le Journal du Dimanche (JDD) de ce 10 avril, près de huit Français sur dix sont opposés à ce que François Hollande fasse un second mandat. 54% ne veulent « pas du tout » qu’il se représente et seulement 6% veulent « tout à fait » que le chef de l’Etat fasse de nouveau acte de candidature.
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