Elisabeth Badinter et la "mode islamique" : "les femmes doivent appeler au boycott de ces enseignes"

Si elle estime que l’utilisation du mot « nègre » a été malheureux, Elisabeth Badinter soutient totalement le fond du propos de Laurence Rossignol sur la « mode islamique », développée par certaines enseignes, et encourage les femmes à les boycotter. Dans « Le Monde », elle revient plus globalement sur le risque de mise en cause de l’universalité des droits de l’Homme.

Dans un entretien au Monde paru ce 2 avril, Elisabeth Badinter apporte son soutien à Laurence Rossignol après ses propos sur la mode islamique et enjoint les femmes à « boycotter » les marques qui commercialisent ce type de vêtements. 

Quelques jours plus tôt, la ministre des Droits des femmes s’était insurgée sur RMC et BFM contre ces marques comme H&M ou Uniqlo qui lancent des lignes de vêtements islamiques destinées aux femmes : « On ne peut pas admettre que c’est banal et anodin que de grandes marques investissent ce marché et mettent les femmes musulmanes dans la situation de devoir porter ça. C’est irresponsable de la part de ces marques ». Elle avait également comparé les femmes qui choisissent de porter le voile aux « nègres qui étaient pour l’esclavage ». Une comparaison et un mot, « nègre« , qui ont fait particulièrement polémique.

Dans Le Monde, la philosophe féministe et militante de la laïcité Elisabeth Badinter regrette l’utilisation du mot « nègre » mais valide totalement le fond du propos de la ministre :

« La ministre a eu un mot malheureux en parlant de «  nègres  », mais elle a parfaitement raison sur le fond.  Je pense même que les femmes doivent appeler au boycott de ces enseignes. »

Dans cette interview, Elisabeth Badinter s’inquiète également d’une mise en cause progressive de l’universalité des droits de l’Homme, encouragée par une gauche dite « tolérante » vis-à-vis des communautarismes religieux : 

« Nous avions pensé qu’il y avait des valeurs universelles, que les libertés individuelles et l’égalité des sexes s’appliquaient à tous les êtres humains. Or aujourd’hui une partie de la gauche est imprégnée de l’idée que toutes les cultures et traditions se valent et que nous n’avons rien à leur imposer. L’universalité des droits de l’homme est certes contestée, mais ce n’est certainement pas sa fin. »

Pour elle, un « tournant » a eu lieu en 1989 avec l’affaire du foulard de Créteil, mais un autre « basculement » majeur s’est opéré en 1991, lors de la guerre civile algérienne, « lors de laquelle le Front islamique du salut s’affronte au gouvernement algérien, qui contient les prémices de la dérive actuelle ». Elle explique :

« Les féministes venues d’Algérie ou d’Iran n’ont pourtant pas cessé de nous avertir  : « Vous ne voyez pas que ce qui se passe chez nous va arriver chez vous ? » En l’espace de dix ans, de nombreuses filles des quartiers se sont mises à porter le voile en France. Révélation divine  ? Non, montée de la pression islamique. Seule la loi peut protéger celles qui le portent sous cette pression.

Or, lorsqu’on les soutient, on est considéré comme «  islamophobe  ». »

La peur d’être taxé d’islamophobe… Cette phrase d’Elisabeth Badinter avait déjà entraîné une vive polémique en janvier dernier. La philosophe y répond une nouvelle fois dans Le Monde :

« Je considère que la plupart des Français partagent ce point de vue mais qu’ils sont tétanisés par l’accusation d’islamophobie. Etre traité d’islamophobe est un opprobre, une arme que les islamo-gauchistes ont offerte aux extrémistes.

Taxer d’islamophobie ceux qui ont le courage de dire  : « Nous voulons que les lois de la République s’appliquent à tous et d’abord à toutes  » est une infamie.

Pour ma part, je persiste et je signe. Les islamo-gauchistes sont certes une minorité, mais influente et largement relayée par des grands médias et journalistes de gauche qui, par là même, se coupent du pays réel. »

 

 

 

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply