A quelques heures de la quatrième journée de mobilisation nationale contre la loi Travail, les dernières actions menées par les étudiants de Paris 1 n’ont pas connu le succès escompté.
Le secret a pourtant été bien gardé… Annoncée en coulisses comme « une grande manifestation surprise », la journée d’action inter-facs de ce mercredi 30 mars a pris l’eau. A la veille de la mobilisation nationale contre la loi Travail, les étudiants franciliens s’étaient secrètement donnés rendez-vous devant le siège du Medef, pour « s’échauffer ». Sous une pluie battante, ils étaient bien loin des « 500 personnes » espérées.
Partie du centre Pierre Mendès-France de l’université Paris 1, alias « Tolbiac », une joyeuse troupe d’une cinquantaine d’étudiants s’est dirigée vers le métro, prise en filature par des agents de police en civil. Une partie d’entre eux resteront à quai, empêchés de voyager par des gendarmes. Au rythme des percussions de tambour et de chants plus légers qu’à l’accoutumée, les manifestants rejoignent ainsi le siège parisien du Medef, dans le 7ème arrondissement.
Devant un bâtiment bouclé, les étudiants se parent de masques de réveillon, s’arment de cotillons et confettis. Autant de pacotilles jetées à l’emporte-pièce sur les locaux du syndicat patronal et la dizaine de personnes assurant sa défense. « Aujourd’hui on est gentils, on n’a que des confettis ! », entonnent les manifestants, rejoints peu après par une autre cinquantaine d’étudiants de l’université Paris 8. Malgré l’ambiance bon enfant qui règne ce mercredi, la mobilisation patauge.
Une cinquantaine d’étudiants de #Paris8 rejoignent ceux de @SorbonneParis1 #Tolbiac devant @medef contre #LoiTravail pic.twitter.com/0jgrJqBfhL
— Nicolas Rinaldi (@nicolasrinald1) 30 mars 2016
Les organisateurs avaient pourtant vu les choses en grand. Depuis ce mardi 29 mars, de nombreuses activités animent le centre Pierre Mendès-France, rue Tolbiac. « On propose quelque chose d’alternatif, en dehors du seul blocage », raconte Layla, 22 ans. Au programme de ces deux jours : des cours « alternatifs », des ateliers pour préparer la manif’ de jeudi, des projections de films et un grand meeting prévu ce mercredi soir. « On souhaite ainsi montrer que la mobilisation, ce n’est pas seulement des AG et des tracts, mais aussi une université qui vit », explique Mickaël, membre du comité de mobilisation de Paris 1.
« Nous sommes un noyau dur d’une trentaine d’étudiants mais, sur certaines journées, on est presque 80 » à mener le mouvement, soutient Mickaël. Mais ce sont quasi-exclusivement les « camarades » du jeune homme de 20 ans qui participent aux ateliers et autres activités. « Invité à débattre sur la loi Travail avec les étudiants », le syndicaliste Pierre Khalfa, membre du Conseil économique, social et environnemental et de l’association Attac, n’aura débattu qu’avec une poignée de curieux. A l’image de Natacha, 18 ans, venue « pour le débat, loin des AG ».
Des assemblées générales qui reprennent ce jeudi matin, avant la « grande » manifestation à laquelle participera les CGT, FO, FSU, Union syndicale Solidaires, UNEF, UNL et la FIDL. La CFDT n’a pas appelé à la mobilisation, créant d’ailleurs des remous dans ses rangs. Une mobilisation qui devrait sonner la fin ou, au contraire, donner un second souffle au mouvement anti-loi Travail.
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