Après le centre d'hébergement d'urgence, Paris veut un centre d'accueil pour migrants dans le XVIème arrondissement

Deux semaines après la réunion tempétueuse où, sous les huées, le futur centre d’hébergement pour sans-abris avait été présenté à ses futurs riverains du XVIème arrondissement, le conseil de Paris a adopté le 29 mars un voeu pour créer un autre centre, cette fois-ci dédié aux réfugiés.

Le XVIème arrondissement de Paris et ses futurs centres d’hébergement, épisode 2. Deux semaines après la réunion très agitée à propos du futur centre d’hébergement pour sans-abris en bordure du bois de Boulogne, le conseil de Paris a voté mardi la garantie d’un prêt pour ouvrir ce centre que gérera l’association Aurore. Quatre millions d’euros lui ont été accordés par la majorité municipale. Et ce n’est pas tout ! À cette occasion, un vœu non contraignant, présenté par le groupe écologiste, a également été adopté par le conseil de Paris. Il demande que le XVIe arrondissement soit « solidaire » de la mobilisation en faveur des migrants, « en accueillant un centre d’hébergement » dédié.

A l’origine de cette seconde initiative, Anne Souyris, co-présidente du groupe Europe Écologie-Les Verts au conseil de Paris, explique à Marianne avoir déjà fait voter un vœu en juin dernier pour demander à ce que chaque arrondissement ouvre un centre pour migrants. Un voeu adopté par la majorité du conseil de Paris. « Partout à Paris », insiste-t-elle. Inquiète d’une déclaration de la préfète Sophie Brocas lors de la réunion houleuse du 14 mars, la conseillère du 10ème arrondissement de Paris veut « s’assurer que les migrants soient accueillis » dans le XVIème. Pour calmer l’assemblée déchaînée, Sophie Brocas avait en effet promis ce jour-là « qu’il n’y aura pas de migrants dans ce centre de sans-abris, de personnes qui viennent d’Afrique et d’ailleurs ». Anne Souyris dit vouloir s’assurer que le centre d’hébergent pour sans-abris « soit mixte« , c’est-à-dire ouvert aux réfugiés, « ou alors, le cas échéant, qu’un centre ad hoc, pour les migrants, soit ouvert dans le XVIème.« 

L’adjoint communiste au Logement à la mairie de Paris, Ian Brossat, martèle depuis longtemps que « la logique est que tous les arrondissements contribuent à l’effort de solidarité ». « Le XVIème a un tel retard qu’avec ces deux centres (dans le cas où le centre de Boulogne n’était pas mixte, ndlr), il sera toujours en retard« , explique-t-il à Marianne. En effet, aucun centre pour migrants n’a encore vu le jour dans cette partie cossue de l’ouest de Paris. « Comme les élus de droite ont abondamment dit lors de la réunion d’hier qu’ils n’étaient pas contre la solidarité, on a pris leur parole au mot », ironise-t-il, reconnaissant que contrairement à la réunion du 14 mars où les huées et les insultes fusaient, « la droite hier était toute en retenue ».

Anne Souyris assure pour sa part avoir entendu la droite sortir la laconique référence giscardienne : « Vous n’avez pas le monopole du cœur ». Alors que ces élus du XVIème tentaient de convaincre de leur caractère « accueillant », Anne Souyris rappelle « que chaque proposition de centre pour réfugiés se solde par un non complet de la droite »« Ils veulent choisir leurs pauvres, brandissant l’argument des orphelins d’Auteuil, une vieille institution ».

Le projet de centre ad hoc est toutefois encore vague, précise Ian Brossat, et ce pour trois raisons : « D’une, les centres d’hébergement sont du ressort de l’Etat et non de la ville, ensuite la localisation reste à déterminer, et enfin, aucun délai n’a encore été défini ». 

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