H&M, Uniqlo… le coup de gueule de Laurence Rossignol contre la "mode islamique"

La ministre des Droits des femmes a été interrogée ce mercredi 30 mars sur RMC au sujet du développement, chez de grandes marques internationales de prêt-à-porter, de lignes de vêtements islamiques destinées aux femmes. Au passage, Laurence Rossignol a provoqué une polémique en comparant femmes voilées et « nègres » pro-esclavage.

C’est irresponsable de la part de ces marques”. Ce mercredi 30 mars sur RMC, la ministre chargé des Droits des femmes, Laurence Rossignol, n’a pas tergiversé pour condamner les marques de prêt-à-porter qui se lancent dans ce qu’on appelle la “mode islamique”.

On ne peut pas admettre que c’est banal et anodin que de grandes marques investissent ce marché et mettent les femmes musulmanes dans la situation de devoir porter ça. C’est irresponsable de la part de ces marques. Tous ceux qui participent de la représentation de la société ont une responsabilité”.

La ministre réagissait à un dossier paru mardi dans Le Parisien mettant en lumière des marques qui se lancent sur le créneau de la femme voilée, en particulier Marks&Spencer, Dolce&Gabbana, Uniqlo et H&M. Un phénomène sur lequel se penchait déjà Big Browser, le blog du Monde.fr, en octobre dernier, notant que “d’autres marques, comme Tommy Hilfiger, Mango ou DKNY, ont elles aussi lancé des collections spéciales pour le ramadan, tout comme le site de vente en ligne Net-a-porter” mais qu’avec leurs derniers spots, H&M et Uniqlo vont plus loin, en mettant en scène des femmes voilées, normalisant ainsi l’image d’une femme portant un hijab”.

“L’enjeu c’est celui du contrôle social sur les corps des femmes »

“Nos collections permettent à chacun d’habiller sa personnalité mais n’encouragent pas un choix de mode de vie en particulier”, s’est défendue la marque H&M dans Le Parisien. Ce qui est loin de convaincre Laurence Rossignol, bien au contraire : “Ce qui m’a frappé ce sont les arguments que donnent ces marques, qui disent ne faire la promotion d’aucun mode de vie, comme s’il y avait une dissociation entre les vêtements et les modes de vie”. “L’enjeu c’est celui du contrôle social sur les corps des femmes. Lorsque des marques investissent ce marché de la tenue islamique, parce qu’il est lucratif, elles se mettent en retrait de leur responsabilité sociale et d’un certain point de vue font la promotion de cet enferment du corps des femmes”, a-t-elle encore développé, avant d’enfoncer le clou : « Cela me choque« .

 

Mardi, déjà, la ministre avait réagi avec des mots forts sur Twitter au nom que la marque donne à ce marché : “Pudique” :

La ligne « pudique »? Et les autres lignes,c’est pour les dévergondées, les montre-tout, les traînées? #aprèsonsétonne https://t.co/y0hcqQT57n

— laurence rossignol (@laurossignol) 29 mars 2016

Sur ce terrain, la ministre socialiste a été rejointe par Nathalie Kosciusko-Morizet qui, également invitée de BFMTV et RMC ce mercredi, a aussi dénoncé la multiplication de publicités des grandes enseignes mettant à l’honneur des vêtements à la mode islamique : « Le foulard islamique c’est un effacement du corps de la femme et d’une part de l’originalité d’un individu. C’est le contraire de la mode ».

Rossignol compare femmes voilées et « nègres » pro-esclavage

Mais Laurence Rossignol a aussi provoqué une polémique en donnant son point de vue sur le choix ou non de certaines femmes à porter le voile :

« Il y a des femmes qui choisissent, il y avait aussi des nègres américains qui étaient pour l’esclavage. (…) Je crois que ces femmes sont pour beaucoup d’entre elles des militantes de l’islam politique. Je les affronte sur le plan des idées et je dénonce le projet de société qu’elles portent. Je crois qu’il peut y avoir des femmes qui portent un foulard par foi et qu’il y a des femmes qui veulent l’imposer à tout le monde parce qu’elles en font une règle publique. »

« Nègre« , un terme aussitôt largement relevé et dénoncé sur Twitter, obligeant la ministre à faire cette mise au point auprès de Buzzfeed :

« Le mot nègre est un mot péjoratif qui ne s’emploie plus que pour évoquer l’esclavage en référence à l’ouvrage abolitionniste ‘De l’esclavage des nègres’ de Montesquieu. Il n’y a donc pas de provocation de ma part ni de volonté de choquer. C’est un mot que je n’emploie en aucune autre circonstance (…) J’ai sous-estimé que la référence n’était pas évidente. »

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