Fayçal Cheffou, ce "journaliste indépendant" soupçonné d'être le 3e homme des attentats de Bruxelles

Présenté par les médias comme “l’homme au chapeau“ identifié sur les vidéos de surveillance de Zaventem, Fayçal Cheffou a été inculpé samedi par les autorités belges. Ancien journaliste indépendant, il serait le troisième homme de l’attaque contre l’aéroport de Bruxelles.

Avec le recul, visionner cette vidéo est hallucinant. Elle date de juillet 2014. On y voit Fayçal Cheffou devant le centre fermé 127 bis de Steenokkerzeel où résonnent les cris des détenus qui hurlent pour obtenir à manger. C’est période de ramadan et certains prisonniers, en l’occurence des personnes en séjour illégal, ne commencent à manger qu’à partir de 22h, à l’heure où ils rompent le jeûne qu’impose leur religion. Sauf qu’à cette heure-là, le personnel du centre refuse de les servir, arguant qu’il n’y a que trois repas par jour. Et que le service se termine à 19h. “Ils se retrouvent sans nourritures, complètement oubliés du reste du monde“, s’insurge Cheffou, micro à la main, alors qu’il fait nuit noire. « Je trouve ça totalement irrespectueux des droits humains. »

Le troisième terroriste de l’aéroport?

Samedi 26 mars, le parquet fédéral belge a annoncé l’inculpation de Fayçal Cheffou pour « assassinats terroristes » et « participation aux activités d’un groupe terroriste », après les attentats du mardi 22 mars à Bruxelles qui ont fait 28 morts et plus de 300 blessés selon le dernier bilan officiel. Un premier décompte évoquant 31 victimes incluait en réalité trois kamikazes.

Le 25 mars, le quotidien belge Le Soir expliquait qu’il y avait une « forte possibilité » pour que cet individu soit « l’homme au chapeau« , c’est-à-dire le troisième terroriste aperçu sur les caméras de vidéosurveillance de l’aéroport Zaventem, et qui avait pris la fuite. Vendredi soir, il refusait toujours de « collaborer » avec les autorités belges chargées de l’interroger.

Soupçonné d’être un recruteur pour le djihad

Toujours selon des informations recueillies par Le Soir, “le bourgmestre de la ville, Yvan Mayeur (PS), a dénoncé à de nombreuses reprises son «activisme» au parquet et à la Justice. Le considérant comme «dangereux», il l’a même fait arrêter plusieurs fois administrativement parce qu’il se présentait au parc Maximilien, et tentait de «recruter pour des mouvements radicaux» auprès des demandeurs d’asile et des sans-papiers présents dans le parc.“

Le 24 septembre 2015, constatant que la justice ne collaborait pas avec lui, le même Yvan Mayeur a pris un arrêté interdisant l’entrée du Parc Maximilien à Fayçal Cheffou.

« Un des agents de Polbru l’avait reconnu pour son activité au parc Maximilien fin 2015, au moment où le «Village Maximilien», accueillant les réfugiés, s’est établi devant l’Office des étrangers. On le soupçonnait d’y recruter des candidats djihadistes parmi les réfugiés« , détaille également le média belge Sudinfo.

Son grand frère abattu par la police à l’âge de 23 ans

Pour les autorités belges, le nom de Cheffou est loin d’être inconnu. En 2002, poursuit Sudinfo, le frère de Fayçal, Karim Cheffou, a été abattu par la police durant une interpellation alors qu’il n’avait que 23 ans. « Il était connu pour plusieurs braquages. Lors d’une perquisition menée à son domicile à Schaerbeek, les policiers avaient retrouvé une kalachnikov et un sac rempli de grenades. »

Un an plus tard, c’est au tour de Fayçal d’être inculpé pour recel, association de malfaiteurs et meurtre. Un ami présent chez lui en son absence y avait découvert une arme, l’avait pointé sur un camarade pour plaisanter… avant que le coup ne parte, dans la tête, tuant son camarade.

Reste à recueillir désormais le témoignage de cet homme qui pourrait éclairer la façon dont les terroristes ont opéré le mardi 22 mars à Bruxelles.

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