Pédophilie, repli identitaire, obscurantisme, l’Eglise dérive. Loin du temps où elle irriguait les débats intellectuels. En pleine régression, elle tente, à l’image du cardinal Barbarin, d’étouffer bien des vérités qui dérangent. « Marianne » y consacre cette semaine un dossier de 12 pages. Extrait.
Dans l’affaire Barbarin, puisque affaire il y a bien, reconnaissons que la tentation de trouver en la personne de l’archevèque de Lyon une victime expiatoire est un non-sens et un leure. Barbarin, c’est plus que Barbarin. Le primat des Gaules est avant tout le produit d’un système mis en place.
Ce qui explique, aussitôt le scandale connu, l’empressement de l’establishment catholique à faire bloc autour de lui. Ce qui justifie également qu’aucun ecclésiastique n’ait bronché en entendant le cardinal Barbarin s’exclamer : « La majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits. » Grâce à Dieu, monseigneur ? Vraiment ? Bigre ! Il serait judicieux de le laisser dans cette affaire comme d’ailleurs dans les manifestations plus récentes.
Tout le monde a en mémoire les paroles injurieuses prononcées par Mgr Barbarin, en plein débat sur le mariage pour tous : « Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l’inceste tombera. » Pardonnez-lui, car il estime urgent ou habile de suivre les délires de prédicateurs fous. C’est grande pitié que d’avoir entendu le cardinal Vingt-Trois ou le cardinal Barbarin débiter le chapelet de leurs éléments de langage avec la conviction des forains. « Père, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Luc, 23,34).
Pauvre église de France, si loin de dieu et si près de ses ennemis que sont l’identitarisme et l’obscurantisme, comme si le beau mot de catholicité qu’ont célébré Péguy et Maritain, était une croix trop lourde à porter.
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