Obama torpille la "fanfaronnade" de Sarkozy en Libye

A la une du prochain numéro du magazine américain « The Atlantic », Barack Obama revient sur les grandes décisions diplomatiques et militaires qu’il a eu à prendre ces sept dernières années à la Maison-Blanche.

Quand « l’ami Barack » se lâche sur « Nicolas »... Accordant une longue interview au magazine américain The Atlantic, qui a dévoilé ce jeudi sur son site l’article qui fera la une de sa prochaine édition papier, Barack Obama revient sur les grands moments diplomatiques et militaires de ses deux mandats présidentiels. Evoquant à de nombreuses reprises l’intervention occidentale en Libye en mars 2011, le président américain avoue regretter le « désordre » qui lui a succédé.

Le « désordre » n’est que « l’expression diplomatique » utilisée par Barack Obama pour qualifier la situation actuelle de la Libye, selon le reporter Jeffrey Goldberg, auteur de cet article intitulé « Doctrine Obama ». En privé, rapporte-t-il, le président préfère employer l’expression « spectacle de merde », dû selon lui « moins à l’incompétence américaine qu’à la passivité des alliés des Etats-Unis et au pouvoir sous-estimé du tribalisme ». Et de confesser : « Quand j’y retourne, je me demande ce qui a été mal fait ». Si Barack Obama ne regrette pas les opérations aériennes de l’OTAN de mars 2011 sur les positions armées du régime Kadhafi, notamment sur la ville assiégée de Benghazi, il estime que la mauvaise gestion de la crise échoit « davantage aux Européens, qui entretenaient une plus grande proximité avec la Libye ».

« Une fanfaronnade bienvenue »

Parmi les pays européens en question, Barack Obama vise bien sûr particulièrement la France et le Royaume-Uni, en première ligne dans les bombardements. Et l’ancien président français en prend pour son grade. « Alors que les défenses libyennes étaient détruites et que les équipements (de la coalition) étaient installés », explique le président américain, « Sarkozy voulait continuer à bombarder la zone d’exclusion aérienne ». « Une fanfaronnade bienvenue » pour Obama, qui relève néanmoins que l’obstination des Français a permis « de réduire les coûts et les risques » pour les Etats-Unis.

Conscient que la Libye est depuis devenue un refuge de Daech, Barack Obama semble faire son mea culpa sur le dossier. Et remarque, selon Jeffrey Goldberg, que l’année suivant l’intervention, « Nicolas Sarkozy a perdu son poste ». Quand lui n’a plus d’ambition électorale…

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