Primaire démocrate dans le Michigan : clap de fin pour Bernie Sanders ?

Bernie Sanders a sorti les griffes dimanche 6 mars face à Hillary Clinton lors de leur débat à Flint. La perspective de perdre mardi le Michigan et toute chance de remporter l’investiture démocrate aurait-elle eu raison du flegme du sénateur du Vermont ?

A la veille des primaires de mardi dans le Mississippi mais aussi – et surtout – dans le Michigan, où pas moins de 147 sièges de délégués seront distribués, Bernie Sanders peut s’inquiéter. Visiblement excédé ce dimanche lors du débat télévisé organisé à Flint, le sénateur, qui s’était jusque-là illustré par sa courtoisie à l’égard d’Hillary Clinton, l’a sèchement recadrée alors qu’elle tentait de lui couper la parole. Une « perte de maîtrise » pour Chris Cillizza du Washington Post, révélatrice de l’état d’esprit de Bernie Sanders, « anxieux de voir l’investiture démocrate s’éloigner encore plus », et qui a « lancé une série d’attaques sèches et sarcastiques à Hillary Clinton », selon le New York Times.

Sur le fond, sa rivale a su trouver un argument qui fait mouche, rappelant que le Michigan, ravagé au début du premier mandat de Barack Obama par la crise de son industrie automobile, reverdit ces derniers mois en partie grâce au plan de sauvetage initié par le président américain dès 2009. Une aide financière de plusieurs milliards de dollars à laquelle s’était alors opposé Bernie Sanders : « Si tout le monde avait voté comme lui, je crois que toute l’industrie automobile se serait effondrée », a soutenu Clinton. La position du sénateur du Vermont à l’époque explique sans doute le large retard qu’il accuse aujourd’hui dans les sondages, qui lui prévoient une défaite de près de 10 points mardi face à Hillary Clinton.

Le vote afro-américain, principal handicap de Bernie Sanders ?

L’avance considérable dont est créditée la candidate démocrate dans le Michigan s’explique en partie par le vote de la minorité afro-américaine, qui représente près de 14 % de la population de l’Etat, et qui préfère largement sa candidature à celle du sénateur du Vermont. Une minorité noire, fortement mobilisée, « qui pourrait représenter de 20 à 30 % des électeurs mardi », selon Cathleen Decker du Los Angeles Times. Quand Hillary Clinton bénéficie du soutien de Barack Obama, Bernie Sanders perd du terrain par « ses critiques régulières sur l’insuffisance de la réforme santé et les accords de libre-échange menés par Obama », appuie la reporter. Le désamour de la communauté noire envers le vieux sénateur pourrait accélérer le retrait de sa candidature : parmi les prochains scrutins pour l’investiture démocrate, ceux de l’Ohio et de l’Illinois désigneront respectivement 159 et 182 délégués. Or ces deux Etats disposent d’une forte communauté afro-africaine.

Des sondages accablants

Une lourde défaite de Bernie Sanders demain dans le Michigan pourrait définitivement compromettre ses chances, tant il accuse un grave retard sur sa rivale dans le décompte des délégués. Hillary dispose déjà de 1.129 délégués, contre seulement 498 pour Bernie. L’écart devrait donc s’aggraver mardi entre les deux concurrents, offrant ainsi un boulevard à l’ex-First Lady, qui n’aura aucun mal à atteindre la première la barre fatidique des 2.383 délégués pour remporter l’investiture. D’autant que Bernie Sanders est donné perdant à toutes les primaires et à tous les caucus du mois de mars, qui désigneront 1.323 délégués.

Après « Feel the Bern », « Feel the Defeat » ?

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply