Le secrétaire d’Etat de Manuel Valls s’est montré très remonté ce jeudi 25 février à l’égard de Martine Aubry, qu’il a dépeinte en revancharde hypocrite et méprisante, dépourvue de sens des responsabilités… Les socialistes vont-ils jouer à « C’est celui qui dit qui l’est » ?
Qu’est-ce qu’elle fait, qu’est-ce qu’elle a, qui c’est celle-là ? C’est en substance le message qu’a fait passer Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, ce jeudi 25 février dans la matinale d’Europe 1, réagissant aux attaques relancées mercredi par Martine Aubry contre la politique du gouvernement.
“C’est une charge d’une très grand virulence, très globale, très radicale”, “une critique vraiment tout a fait radicalisée”, a estimé le fidèle de Manuel Valls. Un élément de langage qu’il recycle, l’ayant déjà utilisé contre une autre infidèle l’an dernier, en ces termes : « Cécile Duflot, ce n’est pas les Verts. Cécile Duflot est sur une trajectoire politique (…) Elle est dans une espèce de voie de radicalisation ». En conséquence, Jean-Marie Le Guen ne se prive pas d’utiliser face à Martine Aubry l’arme massive contre les radicalisés : la déchéance de responsabilité. “Il y a des gens, devant la difficulté du monde, devant peut-être parfois sa cruauté, il préfèrent être dans dans l’opposition, dans l’indignation, ils n’assument pas leurs responsabilités”. Et voilà la maire de Lille reléguée au rang de râleuse naïve.
Pour compléter le tableau, Jean-Marie Le Guen y ajoute une teinte de rancune enfantine : “J’ai l’impression qu’en fait, si vous voulez, c’est la primaire de 2011 qui n’a jamais été digérée après son échec”. Quatre ans plus tard, analyse-t-il, “je pense qu’il y effet a deux gauches ; celle que représente François Hollande, c’est une gauche pragmatique réaliste, et qui a su entraîner dans ces primaires“. Pour rappel, rappelons que Martine Aubry s’était hissée au second tour de cette primaire, où elle avait récolté 43% des voix face au futur président. Mais qu’importe, pour Le Guen, “la contestation de la gauche de gouvernement est minoritaire à gauche, très minoritaire”.
Sur le fond, le secrétaire d’Etat renvoie l’ancienne ministre dans ses cordes lilloises, au sujet d’abord des migrants : “Est-ce qu’on la voit venir à Calais pour dire ‘il faut plusieurs milliers de migrants supplémentaires ?’”. Plus globalement : “On ne peut pas donner des leçons de morale quand on voit notamment la situation dans laquelle est le PS dans le Nord-Pas-de-Calais, et moi je ne veux pas pour la gauche ce qu’il s’est passé l’année dernière dans le Nord-Pas-de-Calais, condamnée à voter pour un candidat de la droite face à l’extrême droite.”
Enfin, le sniper de Manuel Valls n’a “pas apprécié la manière” dont Martine Aubry a parlé du Premier ministre mais aussi d’Emmanuel Macron ou encore de Myriam El Khomri. Comme lorsqu’elle a sous-entendu, au sujet de cette dernière, qu’elle n’avait pas vraiment écrit son projet de loi : “Quel mépris ! (…) On voit bien qu’il y a effectivement une certaine gauche méprisante”. On le voit bien, oui ; reste à savoir dans quel camp elle se trouve.
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