Comme d’autres États américains avant lui, l’État de New-York a décidé ce samedi d’interdire les honteuses « thérapies de conversion », qui prétendent « guérir » l’homosexualité.
C’est une pratique d’un autre âge dont on s’étonne qu’elle puisse avoir encore cours dans une grande démocratie. Les « thérapies de conversion« , censées modifier l’orientation des homosexuel(le)s, perdent néanmoins du terrain aux Etats-Unis. Ce samedi 6 février, le gouverneur de l’État de New York a ainsi annoncé des étapes concrètes vers leur banissement de cet État du Nord-Est du pays.
Les mesures annoncées par Andrew Cuomo, membre du Parti démocrate, incluent l’interdiction faite aux assureurs de rembourser les frais de telles « thérapies« aux participants de moins de 18 ans. En outre, aucune structure de santé soutenue par l’État ne sera plus autorisée à proposer des programmes de ce type.
« Nous ne laisserons pas les égarés et les intolérants punir les jeunes LGBT d’être simplement qui ils sont »
« La ‘thérapie de conversion’ est une pratique odieuse et fondamentalement erronée, a déclaré Cuomo dans un communiqué. Nous ne laisserons pas les égarés et les intolérants punir les jeunes LGBT d’être simplement qui ils sont ».
Ces « thérapies de conversion » sont depuis longtemps dans le collimateur de l’Association américaine de psychiatrie, qui dénonce un outil pour « renforcer les stéréotypes nuisibles sur le genre ». Des mesures similaires à celles prises par l’État de New York ont déjà été adoptées dans le New Jersey et à Washington DC, tout proches, en Illinois mais aussi sur la côte Ouest, en Californie et en Oregon.
Puisqu’il faut manifestement encore le dire, « être lesbienne, gay, bisexuel ou transgenre n’est ni une maladie, ni un dérèglement, une déficience ou un quelconque défaut », a rappelé à Buzzfeed le docteur Warren Seigel, membre de l’Académie de pédiatrie de l’État de New York. Mais d’autres voix s’élèvent encore pour réclamer le maintien de ces pratiques, comme celle de Jason McGuire, directeur exécutif des New-Yorkais pour les libertés constitutionnelles, cité par le New York Daily News : « Nous avons soutenu, et continuerons à le faire, les droits des personnes involontairement attirées par une personne de même sexe à bénéficier des conseils qu’ils souhaitent ». Sic.
Électrochocs pour certains, « exorcisme gay » pour d’autres
Pas sûr que les volontaires se bousculent au portillon s’ils prennent pas peine de lire auparavant les témoignages glaçants d’anciens participants : électrochocs pour certains, « exorcisme gay » pour d’autres… « Ça ne ressemble pas aux exorcismes que l’on voit à la télé« , confiait au HuffPost l’une des victimes de ce dispositif, toujours traumatisé par ce qu’il a vécu, trois ans plus tard. « C’est un moment très intense, avec des prières, de l’eau bénite et des bougies (…) Je suis une thérapie aujourd’hui, juste pour dépasser ce que j’ai vécu dans ce programme ».
Le 15 octobre 2015, un rapport du Département de la Santé et des services sociaux américains concluait à la nécessité de fermer ces centres dans tout le pays. Les recommandations de l’OMS vont dans le même sens, car le fléau des « thérapies de conversion » est mondial.
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