Deux jours après son intervention remarquée à l’Assemblée, dans laquelle elle a évoqué l’utilisation de la déchéance de nationalité par le régime de Vichy, Cécile Duflot est apparue très remontée ce dimanche contre ceux qui ont dénoncé ses propos, de François De Rugy à Marisol Touraine mais surtout, Manuel Valls.
Cécile Duflot n’accepte pas qu’on dise que ses propos sur Vichy étaient “inacceptables”. Deux jours après son intervention remarquée à l’Assemblée pour l’ouverture des débats sur la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité, la co-présidente du groupe EELV a contre-attaqué ce dimanche midi au “Grand Jury” LCI-RTL-Le Figaro ceux qui l’ont pointée du doigt.
L’objet de la polémique, c’est cette phrase que Cécile Duflot a prononcée à la tribune de l’hémicycle, au cours de son réquisitoire contre la déchéance de nationalité : “Le dernier régime à l’avoir massivement utilisée fut le régime de Vichy”. Dans la foulée, Manuel Valls lui avait répondu depuis la même tribune, demandant “de ne pas associer la démarche et la volonté du gouvernement et de quiconque de cette Assemblée avec cette période que chacun d’entre nous ne peut pas supporter” : “Vichy, ce n’est pas la République. C’est une part de la France, et je rappelle mes mots, mais ce n’est pas la République. Ce n’est pas la République !”
Ce dimanche, d’autres réactions se sont abattues sur Cécile Duflot. Jusqu’aux anciens de son groupe, le député écologiste François De Rugy dénonçant un “parallèle scandaleux”, ”insultant pour la mémoire des victimes de maréchal Pétain” et exigeant qu’elle “présente des excuses pour ses propos, qu’elle les renie clairement”. Invité du « Grand rendez-vous » d’Europe 1, la ministre de la Santé Marisol Touraine a également jugé ces propos « inacceptables » et « incompréhensibles » : « Je veux croire que ses mots ont dépassé sa pensée« .
Mais Cécile Duflot est décidée à ne pas se laisser impressionner, bien au contraire : “Non seulement mes mots sont le reflet exact de ma pensée, qui est une analyse historique sur ce qu’est la déchéance de nationalité, mais je les maintiens tous”. Et de citer, à l’appui, la référence également utilisée par Robert Badinter dans sa tribune au Monde vendredi : “La pratique de la déchéance s’est d’ailleurs avérée rare, se limitant à des cas individuels exceptionnels. Seul le gouvernement de Vichy a pris, à cet égard, des mesures collectives odieuses”. “Je pense que quand on parle des valeurs, il faut pouvoir convoquer l’histoire à la table du politique”, martèle la députée de Paris.
Non seulement Cécile Duflot n’envisage pas d’excuses – “C’est indécent (d’en) demander” – mais elle contre-attaque sévèrement le gouvernement et son chef : “Le Premier ministre de la France, Manuel Valls, dans l’hémicycle, a falsifié mes propos et a monté et organisé une polémique artificielle (…), une cabale (…), c’est indigne (…), il ment ». Et de pointer une tactique pour faire taire les voix contradictoires : “On essaye de vous acheter (…), si vous résistez on vous menace (…) et enfin, si vous résistez à la menace, on vous salit”.
“Manque de bol, je suis là et je suis debout”, a lancé Cécile Duflot, en ajoutant à destination du Premier ministre qu’elle accuse d’autoritarisme : “Qu’il ne croie pas qu’il va m’impressionner, y compris avec ses bouledogues aboyeurs”.
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