Déchéance de nationalité: et Fillon importa la fronde à droite, contre Sarkozy

C’est ce qui s’appelle faire d’une pierre deux coups : en appelant ce dimanche, dans le « JDD », les députés LR à voter contre l’inscription de la déchéance de nationalité dans la Constitution, François Fillon conteste François Hollande mais aussi Nicolas Sarkozy.

Il l’avait déjà annoncé le 2 février, il le confirme ce dimanche 7 février dans une tribune publiée par le JDD : François Fillon votera contre la réforme destinée à inscrire la déchéance de nationalité dans la Constitution. Une stratégie qui ne sert pas que la République, l’unité nationale ou l’intérêt général : comme le rappelait Marianne récemment, avec cette rébellion inattendue qui fragilise François Hollande, François Fillon sait que Nicolas Sarkozy, par ricochet, sera lui aussi déstabilisé. Le président de Les Républicains (LR) soutient en effet l’exécutif sur ce point : le rejet du projet de loi serait donc aussi un camouflet pour lui.

Mais on ne trouvera rien, bien sûr, de cette tambouille dans la tribune de l’ancien Premier ministre. Après avoir rappelé son soutien indéfectible à la lutte contre le terrorisme, François Fillon qualifie la réforme voulue par François Hollande d’« aveu de faiblesse ». Estimant que le débat « a tourné au ridicule », convaincu que « nos adversaires sont en train d’atteindre l’un de leurs objectifs, celui de discréditer nos institutions », il dénonce un « rafistolage constitutionnel ». Et préfère évoquer les stratégies à définir pour combattre Daech, de la lutte armée à la lutte contre « le chômage de masse ».

Estimant qu’il « suffit de modifier au Parlement les lois existantes », le futur candidat à la primaire de la droite veut croire qu’il n’y a « nul besoin de modifier la Constitution pour lutter de façon exceptionnelle contre le terrorisme ». Par conséquent, « se rendre pour si peu au Congrès à Versailles tiendrait plus d’une comédie que d’une réponse déterminée à la République ». En conclusion, François Fillon « invite les parlementaires à dire non ». Si le député de Paris, qui pèse à l’Assemblée, parvient à emmener avec lui une bonne partie du groupe  LR, il aura au passage emporté une belle manche sur son probable rival pour 2017.

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