Affaire des sondages de l’Elysée : nouvelle mise en examen

Nouvelle mise en examen dans l’affaire des sondages de l’Elysée qui ont arrosé (entre autres) la société de Patrick Buisson, au détriment des procédures habituelles de mise en concurrence. Emmanuelle Mignon, ex-directrice du cabinet de Nicolas Sarkozy, devra répondre devant les juges de favoritisme.

Shooté aux sondages, Nicolas Sarkozy n’a pas regardé à la dépense (ni au code des marchés publics) au cours de son mandat présidentiel. Un autre de ses anciens collaborateurs en fait aujourd’hui les frais : son ex-directrice de cabinet (mai 2007 – juillet 2008), Emmanuelle Mignon.

Mise en examen pour favoritisme le 2 février, l’intéressée devra répondre à une question toute simple, presque bête. Pourquoi sa signature a-t-elle été retrouvée sur l’étrange « convention » signée en 2007 avec le cabinet Publifact de Patrick Buisson, en charge de piloter les enquêtes d’opinion nerveusement commandées par l’Elysée ? Et ce en dehors de tout appel d’offres voire même sans « préserver » les « intérêts«  de la « Présidence« .

A l’époque, comme le racontait longuement Marianne, 1,5 million d’euros étaient sortis tout droit des caisses de l’Etat pour aller dans les poches de Patrick Buisson, par ailleurs conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, pour des études d’opinion parues, de surcroît, au même moment dans la presse !

Mais ce n’est pas tout. Le schéma se répète, plus tard, avec un autre conseiller de Nicolas Sarkozy, Pierre Giacometti. Sa société de conseil a facturé à l’Elysée pour plus de deux millions d’euros de services. Contrats signés une fois encore par… Emmanuelle Mignon.

Placée en garde à vue en juin dernier, Emmanuelle Mignon a expliqué avoir bien consulté un haut fonctionnaire avant d’apposer sa signature sur la convention Publifact, mais celui-ci, a-t-elle expliqué, n’aurait rien eu à redire quant à la légalité du contrat.

Surtout, Emmanuelle Mignon a confié ne pas avoir personnellement négocié ladite convention. Un certain Claude guéant, ancien secrétaire général de l’Elysée, lui aurait directement remis les documents déjà signés par Patrick Buisson.

Sauf que Claude Guéant, à l’issue de sa propre garde à vue, également en juin dernier, a tout simplement nié sur BFMTV cette version. « Non seulement il n’a pas participé à la commande de ces sondages » mais il n’a pas « vu tous les sondages« . Version contredite à son tour par les éléments de l’enquête rendus publics cet été par le Monde. Selon le quotidien du soir, Claude Guéant savait.

Il ne serait pas le seul. Dans la listes des mis en examen on trouve : Julien Vaulpré, un autre conseiller « opinion » de Nicolas Sarkozy, inculpé pour favoritisme la semaine dernière. Patrick Buisson devra, lui, répondre de recel de favoritisme, détournement de fonds publics par un particulier et abus de biens sociaux. Il avait été mis en examen en juillet 2015. Pierre Giacometti, mis en examen en septembre, s’en tient au recel de favoritisme.

Nicolas Sarkozy quant à lui sait bien s’entourer…

>>> Pour aller plus loin, retrouver l’intégralité du dossier « Sondages de l’Elysée »

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