"Je choisis d'être fidèle à nous…": Taubira pense-t-elle à 2017 ?

Si la ministre démissionnaire a pris soin de ne pas évoquer directement son propre avenir lors de sa conférence de presse de départ, elle a fermement marqué sa différence avec la gauche qui reste au pouvoir. Et certains accents de son discours, prononcés à la première personne du pluriel, ont même laissé entrevoir un horizon plus engagé qu’elle ne veut bien le dire…

Si c’est « nous », c’est peut-être qu’il y a un loup… En faisant ses adieux au ministère de la Justice ce mercredi 27 janvier après-midi, Christiane Taubira n’a pas explicitement pris date avec le peuple de gauche. Mais elle ne s’est pas non plus contentée de faire son bilan…

Après avoir égrené des données montrant que non, elle ne s’est pas tourné les pouces place Vendôme pendant quatre ans, la démissionnaire n’a pas annoncé, comme un Lionel Jospin en son temps (l’épisode lui est d’ailleurs toujours reproché par une partie des socialistes), son retrait de la vie politique. C’est même tout le contraire, puisqu’elle a mis les deux pieds dedans en assénant pour justifier sa démission : « Je quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur« .

Contre la fameuse déchéance de nationalité qui provoque ce désaccord, mesure « symbolique » portée par François Hollande et Manuel Valls, la désormais ancienne « caution de gauche » du gouvernement a encore martelé que face au terrorisme, « nous ne devons concéder aucune victoire, ni militaire, ni diplomatique, ni politique, ni symbolique« . Nous, donc. Comme dans cette phrase où elle se fond dans un certain peuple de gauche : « Je choisis d’être fidèle, à moi-même, à mes engagements, à mes combats, à mon rapport aux autres, fidèle à nous, tel que je NOUS comprends« .

« Je » est donc devenu « nous« , avant que ce bilan ne s’ouvre sur un futur : « Voilà pourquoi, fidèle à Aimé Césaire, nous ne livrerons pas le monde aux assassins d’aube« . Expression tirée du dernier recueil du Martiniquais : « Moi, laminaire…« , mais dont le poème qu’elle ouvre se termine par ces mots d’espoir : « Une nouvelle bonté ne cesse de croître à l’horizon« … Alors, Christiane Taubira a-t-elle posé ce jour un « Nous » liminaire ?

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