Visite officielle de Hassan Rohani: le casse-tête protocolaire iranien

La France s’apprête à accueillir, aujourd’hui, un hôte prestigieux ; le chef d’Etat iranien, Hassan Rohani à nouveau fréquentable mais avec quelques exigences particulières niveau protocole…

Tapis rouge et jus d’orange. La France s’apprête à accueillir, aujourd’hui, un hôte prestigieux ; le chef d’Etat iranien, Hassan Rohani, devenu à nouveau fréquentable depuis l’accord historique sur le nucléaire scellé cet été. Elle accueille surtout un partenaire économique, auquel elle compte bien vendre (entre autres) ses Airbus et ses voitures. Pour ce faire, le président François Hollande a l’intention de sortir le grand jeu. Oui, mais jusqu’où est-il prêt à aller ?

Début novembre, lors de la préparation d’une précédente visite finalement annulée à cause des attentats, la tâche avait été ardue. Niveau protocole, l’Iran avait en effet demandé, selon RTL, « un menu halal et la suppression des bouteilles d’alcool à table. » Une requête alors refusée, traditions républicaines obligent. Pour contourner le problème, il fut ensuite question d’un petit-déjeuner selon le Canard Enchaîné, mais l’Iran aurait à son tour décliné l’invitation, « trop cheap » et pas compatible « avec les horaires de prière.«   Imbroglio jusqu’au bout : cette même information avait été démentie à l’époque à Marianne par le conseiller com’ du président.

Si la visite n’a finalement pas eu lieu, les questions de protocoles sont restées en suspens. En son temps, le président Jacques Chirac avait choisi de couper la poire en deux, en partageant un goûter, en 1999, avec Mohammad Khatami, feu président de la République islamique.

 

Cachez ce sein…

Les Italiens, eux, ont décidé d’y aller franco. Rien n’a par exemple été laissé au hasard, ce lundi 25 janvier, lors de la visite de Hassan Rohani au musée du Capitole à Rome où les statues un peu trop dénudées de divinités, comme les Vénus, ont tout simplement été cachées.

Des images du quotidien italien Corriere della Sera montrent effectivement les œuvres d’art mises en boîte. Une décision qui fait polémique de l’autre côté des Alpes. Qu’en sera-t-il en France ? Facile, il suffit d’éviter les musées…

Pour l’heure, ces considérations ne semblent en tout cas pas inquiéter l’ambassadeur d’Iran en France Ali Ahani. Il faut dire que l’enjeu économique n’est pas négligeable. Interrogé ce matin sur France Inter, celui-ci se dit « optimiste » et annonce même d’ores et déjà que des contrats seront signés avec le constructeur automobile français PSA, en vue « d’un partenariat à long terme. » L’annonce ne surprendra pas les Iraniens et notamment Farshid, un ingénieur de Téhéran qui s’était confié cet été à Marianne au sujet des pénuries du quotidien liées aux sanctions économiques. Le jeune homme soulignait justement « le manque d’accessoires originaux de voitures, comme ceux fabriqués en France, pour Peugeot… »

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