Démission de Taubira : la droite ressort son fantasme du laxisme

Depuis quatre ans, la droite et le FN n’auront jamais cessé de réclamer la démission de Christiane Taubira. Et tandis que la ministre de la Justice, en désaccord avec la déchéance de nationalité, a rendu les armes ce mercredi, ils ne lâchent rien. Quitte à piétiner les faits…

Vous reprendrez bien un peu de mauvaise foi pour la route ? Dès l’annonce, ce mercredi 27 janvier, de la démission de Christiane Taubira du gouvernement, la droite et l’extrême droite en choeur ont entonné une dernière fois leur refrain préféré : Ah ! Taubira, Taubira, Taubira, la garde des Sceaux est (était) une laxiste… Depuis l’accession des socialistes au pouvoir, ce procès fait à la ministre de la Justice de François Hollande s’est hissé en tête des hits de l’opposition. La droite n’admettant pas que la gauche puisse investir un terrain qu’elle considère comme le sien, surtout pas cette ministre qu’elle a prise en grippe dès son entrée au gouvernement, et plus encore depuis qu’elle a porté le mariage pour tous.

Haro sur Taubira, donc, quitte à être de mauvaise foi… Car les chiffres sont têtus, et ils montrent en premier lieu que non, la garde des Sceaux ne « vide » pas les prisons. La preuve : avec 66.818 détenus au dernier recensement du 1er décembre 2015, celles-ci comptaient à peine 0,4% de résidents en moins qu’au terme du quinquennat de Nicolas Sarkozy, le 1er mai 2012. Si Hercule avait été aussi efficace pour vider les écuries d’Augias, il y serait toujours !

« Oui mais Taubira accorde plus de permissions et de peines alternatives, ce qui provoque aussi plus d’évasions », rétorque le chœur de la droite. Faux, faux, triplement faux ! A nouveau, les données plaident pour l’actuelle garde des Sceaux : 57.629 permissions ont été accordées en 2011, contre 48.481 en 2014, soit un recul de 16% sous la gauche. Et si 339 détenus avaient profité à l’époque de cette occasion pour se faire la belle, ils n’étaient plus que 228 trois ans plus tard.

Quant aux dangereux criminels qui gambaderaient en liberté, la gauche n’en est ni plus ni moins responsable que ne le fut la droite, puisque le taux d’emprisonnement des condamnés pour crimes reste inchangé depuis 2011, autour de 60%. De même que le taux de « réponse pénale » de la justice, rapportant le nombre d’affaires traitées à celui d’affaire « poursuivables », qui stagne autour de 88%.

Enfin, si le nombre d’aménagements de peine a effectivement augmenté de 53%, c’est principalement sous l’effet de la généralisation du bracelet électronique (+66%). Une mesure particulièrement affectionnée par la droite, qui l’avait fait exploser de plus de 500% en cinq ans ! Comme quoi les idées reçues…

Espérons pour notre pays que la démission de @ChTaubira entraîne la fin de la politique laxiste de ce gouvernement !

— Christian Estrosi (@cestrosi) 27 Janvier 2016

Christiane Taubira incarnait le laxisme pénal depuis 2012, sa démission doit être l’occasion de changer radicalement de politique !

— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 27 Janvier 2016

#Taubira, une femme de convictions mais aussi le Garde des sceaux du laxisme et de la désorganisation judiciaire

— Bernard Accoyer (@BernardAccoyer) 27 Janvier 2016

La démission de Mme #Taubira est une très bonne chose pour la France ! Le gouvernement doit maintenant mettre fin au laxisme généralisé.

— David Rachline (@david_rachline) 27 Janvier 2016

Symbole du laxisme et du mépris des victimes, #Taubira démissionne enfin ! Restons cependant sans illusion sur la politique menée.

— Steeve Briois (@SteeveBriois) 27 Janvier 2016

Laxisme inouï, sectarisme, mépris des familles françaises…#Taubira aurait dû être limogée depuis bien longtemps. pic.twitter.com/KKuU8PeHSK

— Nicolas Bay (@nicolasbayfn) 27 Janvier 2016

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