Pour l’ancien garde des Sceaux âgé de 87 ans, ceux qui ont critiqué la timidité du rapport rendu par sa commission sur le code du travail sont un peu durs de la feuille…
Robert Badinter en a visiblement ras la casquette. Depuis la remise de son rapport sur le code du travail lundi, il est accusé tantôt d’aller trop loin, tantôt d’être trop peu innovant, tantôt de ne rien changer du tout… Mais là n’était pas sa mission, s’époumonne-t-il sur France inter ce mardi 26 janvier !
Lors de sa revue de presse, la journaliste Hélène Jouan lui propose en effet un état des lieux des commentaires dans les médias : « Encore un train de retard » pour Le Figaro, trop pour les patrons et pas assez pour les syndicats selon L’Huma, « la commission Badinter a mis les points sur les ‘i’ mais n’a pas innové« , pour Le Parisien. Ce qui provoque cette réaction chez l’ancien garde des Sceaux : « Je m’émerveille quand je lis ça, c’est à croire qu’ils n’ont rien compris ! »
Et d’expliquer : « Je rappelle que par la lettre de mission, nous travaillons à droit constant. Ce n’est pas une œuvre d’imagination, ce n’est pas MON projet. On ne nous a pas demandé ça, on nous a demandé de dresser à droit constant le droit tel qu’il est aujourd’hui, le tableau des principes fondamentaux.«
Déjà dans le préambule de ce fameux rapport censé poser les « principes structurels sur lesquels tout le monde est d’accord » en vue d’une réforme du code du travail menée par le gouverment, Robert Badinter avait écrit : « Le comité a travaillé à droit constant, c’est-à-dire en fondant son analyse sur les dispositions actuelles du droit du travail. Il ne s’est pas cru autorisé, à regret parfois, à proposer de nouvelles dispositions ou à formuler des suggestions. Il appartiendra à la commission de refondation du code du travail qui doit lui succéder d’y pourvoir dans le respect des principes identifiés par le comité ».
Un rapport bien loin d’ailleurs de l’ouvrage qu’il avait publié plusieurs mois plus tôt sur le même thème, Le travail et la loi, avec l’avocat Antoine Lyon-Caen, et qui avait inquiété à l’époque à gauche comme dans certaines centrales syndicales.
Mais la demande du Premier ministre n’était pas la même, répète encore Robert Badinter ce mardi matin : « C’est ce qu’on nous a demandé, dégager les principes essentiels du droit du travail. C’est le socle, la base. »
Au moment où la demande de changement est plus que pressante, pas étonnant qu’un simple « rappel des principes« , ceux sur lesquels « tout le monde est d’accord », et sans traduction concrète immédiate, déçoive. Philosophe, Badinter conclut : « Laissons les critiques et regardons du haut du pont l’eau du fleuve couler. »
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