A bien regarder et écouter l’ancien Président, il ne fait guère de doute qu’il est demeuré tel que nous l’avions laissé dans la cour de l’Elysée il y a quatre ans.
Il y a quelque chose de fascinant chez Nicolas Sarkozy : cette capacité à dire tout et son contraire avec un inébranlable aplomb. Passons sur les vraies-fausses 27 erreurs de sa présidence rapportées dans son livre qui peinent à nous convaincre de la sincérité de sa contrition. L’ouvrage dont l’essentiel a déjà été publié dans la presse, ne mérite d’ailleurs pas qu’on s’y attarde davantage.
En revanche une petite phrase lâchée dimanche soir sur TF1 en dit un peu plus sur celui qui compte encore renaître de ses cendres présidentielles. « On ne change jamais », a-t-il glissé sur le ton d’une fausse confidence dans un entretien presque aussi grotesque que celui de Jean-François Copé sur le divan de France Télévisions… Nicolas Sarkozy nous avait pourtant juré en 2007 et en 2012 qu’il avait changé. Il nous aurait donc menti…
Qu’importe, aujourd’hui nous allons le croire car à bien regarder et surtout écouter l’ancien Président, il ne fait guère de doute qu’il est demeuré tel que nous l’avions laissé dans la cour de l’Elysée il y a quatre ans. Car même ses regrets, pourtant martelés avec une mine digne de l’actor studio, sonnent faux tant ils sont à chaque fois accompagnés d’un désir d’autojustification qui laisse entendre que s’il veut bien concéder des erreurs c’est d’abord pour la galerie… Et cette galerie, ces Français dont les sondages nous disent qu’ils ne veulent plus de lui à une écrasante majorité ou ces sympathisants de droite, chaque jour plus nombreux à lui préférer Alain Juppé, Nicolas Sarkozy veut encore lui faire croire qu’il n’est plus le même, qu’il a appris de ses fautes, qu’il est plus apaisé… Même si « l’homme ne change jamais»…
Bref, dans une confusion qui ferait sourire si elle ne décrédibilisait pas un peu plus la politique, Nicolas Sarkozy serait bien inspiré de méditer une autre de ses dérisoires réponses de dimanche soir. A la question de savoir s’il comptait concourir à la prochaine présidentielle, en tout cas à la primaire, il a bien sur feint d’hésiter, précisant que la véritable interrogation était de savoir s’il avait « quelque chose à dire ». Or, de toute évidence – à l’oral comme à l’écrit – Nicolas Sarkozy n’a rien d’autre à proposer que ce qu’il disait en 2012 et ce qu’il a « réalisé » durant les cinq années précédentes, discours de Grenoble en prime. Ne doutons pourtant pas que cette indigence politique ne l’empêchera de vouloir refaire le match avec François Hollande. Hélas !
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