"Sept à huit" : Sarkozy, confessions intimes

Le président de Les Républicains poursuit la promotion pour le lancement de son livre. Ce dimanche soir, sa tournée de contrition passait par l’émission « Sept à huit » sur TF1.

Ce dimanche matin, Nicolas Sarkozy assistait à la messe de réparation en l’église Saint-Louis de Fontainebleau. Une cérémonie donnée par l’évêque de Meaux, deux semaines après l’incendie volontaire qui a touché cette paroisse de Seine-et-Marne. Le soir venu, l’ancien Président est allé à confesse devant le très compatissant Thierry Demaizière, l’interviewer de l’émission « Sept à huit » diffusée sur TF1 (« Vous qui avez eu une grande lucidité pour faire votre examen de conscience », a notamment assené ce dernier).

On l’a compris depuis maintenant trois jours et la publication des bonnes feuilles de son livre « La France pour la vie » dans Le Figaro, Nicolas Sarkozy, en perte de vitesse dans les sondages, cherche avant toute chose à rafistoler son image. Il n’aura d’ailleurs été question que d’elle, ce dimanche soir. Le président de Les Républicains (LR) est venu réciter son livre devant les téléspectateurs. Dire aux Français que « l’échec est fondateur », que lui-même est « un guerrier ». Répéter, toujours habité par un esprit de vengeance, qu’il a été battu « de si peu ». Qu’il lui a fallu du temps pour être « authentique ». Que l’on « ne change jamais car on est ce que l’on est. » Ou encore, « Longtemps, j’ai cru qu’il me fallait défoncer la porte pour entrer alors qu’elle était largement ouverte. » Cet exercice de contrition télévisuelle en enfonçait, c’est vrai, des portes ouvertes.
« Bruno Le Maire a été battu à la présidence de l’UMP, par moi »
Lui qui affirmait jadis qu’écrire des livres « ne servait qu’à encombrer les étagères » se rassure en regardant l’accueil que le sien reçoit « car cela montre qu’il y a encore de l’eau qui sort de la source. » Son principal ennemi, glisse-t-il dans une fausse séquence émotion, « c’est le sentiment d’être illégitime ». Et d’avouer qu’il n’a jamais « fait partie de la bourgeoisie ». Au passage, il écorne François Hollande (« J’ai été surpris par sa capacité double », « Hollande n’a pas imaginé que ce serait un jour son tour de partir »), Alain Juppé qui ne peut prétendre selon lui au renouvellement, et Bruno Le Maire qui estime que les battus doivent céder la place. « Bruno ne devrait pas dire ça. Il a été battu à la présidence de l’UMP, par moi », cingle-t-il.

Utilisant un procédé désormais routinier chez lui, Nicolas Sarkozy rappelle que sa candidature « n’est pas automatique » et qu’il ne sera sur la ligne de départ que si « c’est utile ». Ce matin, dans le même registre, il confiait au JDD : « Peut-être que la page n’est pas tournée ». Ce soir, il a reconnu qu’il pouvait faire « le match de trop », « l’émission de trop ». Et si c’était celle-ci ? Dans l’église de Fontainebleau, les travaux de nettoyage vont redémarrer dès ce lundi. A 300 jours de la première primaire de la droite, ceux de ravaudage de l’image de Nicolas Sarkozy se poursuivent laborieusement.

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