Agressions sexuelles de Cologne : toute l'Allemagne touchée ?

Les révélations se succèdent après les agressions de centaines de femmes le soir du Nouvel an à Cologne, en Allemagne. De nombreuses régions du pays aurait en fait été concernées par des phénomènes similaires.

Les agressions sexuelles de centaines de femmes lors du réveillon du Nouvel an à Cologne et Hambourg ont longtemps été escamotées par les forces de l’ordre et les médias, avant d’éclater au grand jour. Mais avec le dévoilement d’un rapport de police par les médias allemands le samedi 23 janvier, tout porte à croire que le phénomène a été d’une ampleur encore plus importante dans le pays que ce que l’on savait jusqu’alors.

Douze des seize régions allemandes (« Länder« ) auraient en fait été concernées par des faits similaires, soit des groupes d’hommes commettant des agressions en pleine rue. La région la plus concernée serait la Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land de Cologne : le quotidien Süddeutsche Zeitung révèle ainsi que 1.076 plaintes y ont été déposées, dont 384 pour délits sexuels. Des cas similaires ont été répertoriés en Hesse (31), en Bavière (27), dans le Bade-Wurttemberg (25), à Brême (11) et Berlin (6).

À l’image de Cologne, ces agressions ont visé presque exclusivement des femmes. Et les témoins assurent, là encore, qu’elles étaient le fait d’adolescents ou de jeunes hommes d’origine étrangère. La police allemande n’a pas encore réagi officiellement sur ces chiffres, qui pourraient donc ne pas être encore définitifs.

Ces agressions de groupe ont généré en Allemagne une polémique sur l’accueil de migrants, l’extrême droite ayant promptement récupéré le phénomène pour alimenter son argumentaire anti-immigration. En France également, elles suscitent un débat dans les rangs de la gauche et des féministes. Dans Marianne cette semaine, Elisabeth Badinter se dit ainsi consternée de voir que certain(e)s y ont commencé par dénoncer le risque de dérives racistes que pourrait provoquer l’origine supposée des agresseurs, avant même de défendre leurs victimes.

« Le premier réflexe aurait dû être de dire : ‘On va tout faire pour vous protéger, cela ne se reproduira pas, quels que soient les offenseurs' », insiste la philosophe. Un message qui pourrait désormais devoir être adressé bien au-delà de Cologne.

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