Le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement a tancé un « féminisme qui exalte l’idée du communautarisme », « une impasse ».
C’est décidément l’heure de la grande explication à gauche sur la laïcité. La polémique déclenchée par Nicolas Cadène, le bras droit du président de l’Observatoire de la laïcité qui avait dénoncé les propos d’Elisabeth Badinter sur le risque qu’il y a à brandir trop facilement l’étiquette « islamophobe », n’est toujours pas retombée. Au contraire… Après les appels à démission de Jean-Louis Bianco et de Nicolas Cadène, leur dézingage par Manuel Valls qui les accuse de « dénature(r) la réalité de cette laïcité« , le secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement est venu en rajouter une louche, élargissant le débat aux féministes.
Invité de l’émission « Questions d’info » mercredi, Jean-Marie Le Guen a clairement pris le parti de la philosophe : « Elisabeth Badinter dit des choses sur la laïcité et sur le féminisme qui parlent de plus en plus à nos oreilles ». « Je sais qu’il faut toujours partir de l’idée de compréhension, d’écoute, de tolérance, mais nous sommes arrivés à une période où il faut des clarifications : l’islam politique, l’islam fondamentaliste, l’islam salafiste est une atteinte aux droits des citoyens français ».
Sur sa lancée, Le Guen va plus loin en brocardant cette gauche française qui a cédé à un « certain féminisme, un féminisme d’origine anglo-saxonne, qui exalte l’idée du communautarisme dans la société, ce communautarisme devant être l’alliance de tous les minoritaires ou l’alliance de tous les gens qui ont été opprimés, et que cette alliance des opprimés a vocation à déconstruire l’état général de la société ». Le secrétaire d’Etat n’a aucun doute : cette voie, « c’est une impasse ». Preuve en est, l’affaire des agressions sexuelles lors de la soirée du Nouvel an à Cologne : « J’attendais des prises de parole et je n’ai quasiment rien entendu, parce que ce féminisme s’est laissé entraîner dans une logique relativement communautaire« , s’est-il désolé.
Des hésitations qui ont de lourdes conséquences, selon lui : « Nous acceptons depuis des années trop de reculs sur cette question du droit de la femme, que ce soit en termes de sécurité, de considération, de vie sociale et de vie familiale », a-t-il encore regretté. Une critique claire qui donne un nouveau tour à cette polémique lancée la semaine dernière. Mais n’est-il pas temps pour la gauche de clarifier enfin ces questions ?
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