Face aux rumeurs, opération patte blanche pour Macron

Tensions avec Manuel Valls, démission, ambitions présidentielles… Invité ce mercredi matin chez Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV, le ministre de l’Economie est revenu sur les rumeurs dont il fait l’objet. L’occasion de réaffirmer sa fidélité au président de la République.

Faire redescendre la pression. Depuis plusieurs mois, on ne compte plus les articles de presse faisant état de tensions entre Emmanuel Macron, qui passe pour le chouchou du chef de l’Etat, et ses petits camarades du gouvernement. Des papiers nourris à coups de fuites organisées et de off bien sentis. Pire encore : ses relations se seraient tendues avec Manuel Valls. Le Premier ministre, qui se veut être l’incarnation de la modernité et de la transgression par la réforme, s’est fait ringardiser en quelques mois par l’ancien conseiller économique de François Hollande, toujours prêt à mettre les pieds dans le plat pour défriser la « vielle gauche ». Et la cote dans les sondages de l’ancien banquier d’affaire, qui ne cesse de grimper, n’a semble-t-il pas arrangé les choses : on lui prête désormais des intentions présidentielles ! Avec la perspective du prochain remaniement, le microcosme bruisse donc de rumeurs sur une éventuelle fin de la parenthèse Macron. Celui qui considère le passage obligé par le suffrage universel comme « un cursus d’un ancien temps » se retrouverait alors sans fief électoral pour continuer à exister politiquement. Résultat, ce mecredi matin, Emmanuel Macron était en opération déminage face à Jean-Jacques Bourdin, sur BFMTV et RMC.

« Je suis au combat dans le gouvernement dirigé par Manuel Valls », a martelé le jeune « prodige ». Avant de neutraliser les rumeurs insistantes sur sa démission, qu’il mettrait dans la balance pour faire pression sur le chef du gouvernement : « Je ne suis pas dans l’indécence qui consisterait à menacer de démissionner ». Voilà pour le message de fidélité envoyé à Matignon, en espérant qu’il fasse effet. Passons à Hollande… Pressé par un Bourdin survolté qui veut connaître ses projets pour 2017, Macron joue l’offusqué : « Nous sommes en janvier 2016, Jean-Jacques Bourdin (…), c‘est une question indécente. Je suis las de cette petite musique ». Indécente, décidément, le mot est fort. Mais, tout en prenant bien soin de ne pas insulter l’avenir, la jeune pousse en politique prend un air inoffensif : François Hollande peut dormir sur ses deux oreilles (pour l’instant). Et, histoire que le message soit reçu cinq sur cinq à l’approche d’un possible remaniement, le ministre insiste à nouveau : « Moi, si je suis au gouvernement, c’est parce que j’y crois ». 

Questionné enfin sur une possible primaire des gauches à laquelle pourrait se soumettre le Président, Emmanuel Macron assène encore : « C’est une question politicienne, je ne suis pas politicien ». Loin du marigot politique, donc, tout entier dévoué à la tâche que lui ont confiée François Hollande et Manuel Valls, le ministre de l’Economie se replace une dernière fois dans le sillage présidentiel : « Il y a un président de la République qui a été élu par un peuple de gauche, c’est à lui de donner le ‘la' ». Et d’ajouter : « Il y a eu beaucoup de commentaires, c’est pour ça aussi que je suis venu vous voir ». Etait-ce vraiment la peine de le préciser ?

 

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