Agressions sexuelles de Cologne : "Merkel a perdu le contrôle"

Lisa C., une jeune allemande de 24 ans, a passé le Réveillon à Cologne. Comme des centaines d’autres femmes, elle a subi de nombreux attouchements sexuels, en plein centre ville. Face au silence, et au déni des autorités, elle a choisi de témoigner dans le Monde d’aujourd’hui.

Elle a osé parler. Et ce qu’elle a à dire est terrifiant. Comme beaucoup de jeunes allemands, Lisa C., 24 ans, a choisi de passer la soirée du Réveillon, entre amies, à Cologne. Une ville festive, « cool » pas seulement en période de Carnaval écrit le Monde, qui recueille le poignant témoignage de la jeune femme. Mais ce soir-là, la ville prend un visage effrayant. 

A peine arrivées à la gare, Lisa et ses amies font face à « une masse compacte d’hommes bruns (…) au regard allumé et intrusif. » Des « dizaines d’hommes (…) visiblement originaires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient » qui « encerclent » bientôt les jeunes amies « sans la moindre retenue (…) comme s’ils (les) déshabillaient, (les) évaluaient, (les) soupesaient. »

[>> Retrouvez l’ensemble du récit du Monde sur cette nuit du réveillon à Cologne par ici]

Le reste c’est la journaliste qui le raconte. « Lisa est blonde, mince, ravissante (…) » Sur elle des « des dizaines de mains se saisissent » violemment « de son corps, lui pressent les fesses, les seins, le cou, le visage, tentent de s’introduire sous la veste, se glissent entre ses jambes. » Lisa « est tétanisée… » 

« Cette salissure. Cet irrespect ! Une sensation atroce » confie-t-elle. Et de poursuivre à l’égard de tous ceux qui l’accuseraient de racisme : « Ah non ! Pas ça ! Ce chantage m’est odieux ! Toute l’Allemagne tremble depuis 1945 d’être exposée à cette accusation et cela nous paralyse ou nous fait faire des choses irrationnelles. Ce n’est pas la question, vous entendez ? Si des Allemands avaient fait ce que je vais vous raconter, je le dénoncerais avec la même vigueur. »

Merkel a « perdu le contrôle »

766 plaintes ont été déposées depuis. Plus de la moitié pour délit sexuel mais, précise le Monde, les témoignages « demeurent rares et souvent anonymes ». En cause notamment, la réaction des autorités qui ont d’abord cherché à dissimuler les faits. « Nuit globalement calme, ambiance détendue », a en effet écrit la police dans les premiers communiqués, avant de revenir sur les faits, soutenue par la maire de la ville, Henriette Reker, qui a publiquement recommandé aux femmes de « respecter une certaine distance (avec les hommes) plus longue que le bras ». 

« Quelle réponse grotesque ! », réagit Lisa, qui pointe le problème plus vaste de l’intégration des réfugiés, que l’on a soudainement accueilli en masse, sans organisation ni concertation. « J’étais fan de Merkel. J’ai adhéré à sa politique de “bienvenue”, explique en somme la jeune femme. Mais je crois qu’elle a perdu le contrôle. On est débordé. Un million de réfugiés parmi lesquels une grande majorité de jeunes hommes qui ont un rapport aux femmes radicalement différent du nôtre, ce n’est pas un détail ! Alors affrontons le problème ! Débattons de cela ! » C’est dit.  

 

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