Emmanuel Macron hissé en candidat possible du PS par les sondages

Un an et demi avant la prochaine présidentielle, plusieurs études nous apprennent que le ministre de l’Économie est considéré par les Français et gagnerait très facilement face à Marine Le Pen au deuxième tour.

Alors que François Hollande doit faire face à un vent de fronde de son propre camp, qui porte l’idée d’une primaire à gauche pour désigner son candidat, tout semble pourtant indiquer qu’il se représentera en 2017. Face, peut-être, à Nicolas Sarkozy, qui a perdu la bataille en 2012, faut-il encore le rappeler… Une hypothèse qui fait frémir Jean-François Kahn dans Marianne, qui lance un appel pour tourner la page en vue de 2017 : « Si, donc, les Français sont, en 2017, contraints de choisir entre deux remakes suscitant deux rejets, quel que soit le résultat du match, les conséquences en seront cauchemardesques. »

Pour sortir de ce cauchemar, Emmanuel Macron est-il la solution ? Dans la récente étude publiée par Marianne, les Français sont, dans leur ensemble, 19% à espérer que le ministre de l’Économie porte les couleurs de la gauche en 2017. Les polémiques autour des salariées « illettrées » de Gad et son passé de banquier d’affaires chez Rotschild (régulièrement cité par les médias pour avancer l’idée qu’il fait « partie du système ») sont-elles derrière lui ? En tout état de cause, il dépasse ses camarades d’une tête : dans la même étude, 15% des Français plébiscitent Manuel Valls et seulement… 5% soutiennent François Hollande et Martine Aubry. En revanche, les chiffres sont bien différents lorsqu’on interroge les sympathisants de gauche : Emmanuel Macron est cinquième (9%), ex-aequo avec Arnaud Montebourg, mais loin derrière Manuel Valls (25%), François Hollande (17%) et Martine Aubry (15%).

Dans ce climat tendu la question posée par un sondage Odoxa et publiée ce dimanche 17 janvier par Le Parisien arrive à point nommé : « Avez-vous une bonne opinion de chacune des personnalités suivantes ? » Emmanuel Macron, avec 53 % de réponses favorables, talonne Alain Juppé qui caracole en tête ! Il faut regarder au fin fond du classement pour retrouver les noms de François Hollande (25%) et de Nicolas Sarkozy (23%). Ce qui ressort également du sondage Odoxa, c’est la victoire nette d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, dans le cas d’un deuxième tour à la présidentielle de 2017. Face à la candidate du FN, dont on dit qu’elle est « assurée » de figurer au deuxième tour, il recueille près de 65% des voix, contre seulement 54% pour François Hollande s’il qui porte les couleurs de la gauche. Emmanuel Macron dépasse même Manuel Valls en terme de popularité (48% pour le premier ministre).

Les sondages ne font pas l’élection

Cela veut-il dire, pour autant, que le jeu de la prochain présidentielle s’ouvre vers le renouveau du côté de Macron ? Pas si sûr. Car, d’abord, les sondages n’ont jamais fait l’élection, comme l’a prouvé avec perfection la comète Edouard Balladur en 1995. Cependant ils pèsent très fortement, ces dernières années, sur la désignation des candidats. François Hollande a été choisi par les électeurs de la primaire socialiste, en 2011, parce qu’il incarnait le meilleur candidat susceptible de battre Nicolas Sarkozy. En 2007, Ségolène Royal jouissait d’une côte de popularité fantastique avant d’être désignée par les électeurs socialistes ; puis de perdre face à Nicolas Sarkozy.

Ensuite, encore faut-il s’entendre sur cette notion de renouveau, notamment portée par Bruno le Maire à droite : est-ce une nouvelle façon de faire la politique ? Sur ce point, Emmanuel Macron écorche quelques dogmes, c’est vrai, en expliquant qu’être « élu » est « un cursus d’un ancien temps » par exemple. Mais sur le fond, ses propositions sur les fonctionnaires ou les 35 heures n’ont rien de révolutionnaires, puisqu’elles sont même largement partagées à droite et lui permettent de jouir d’une popularité élevée chez l’ensemble des Français.

Les 35 heures, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Martine Aubry avait vu rouge : « Ras-le-bol ! », disait-elle. Emmanuel Macron avait alors plaidé pour une remise en cause de cet acquis social de la gauche jospiniste, qui plus est à l’université d’été du Medef. Son camarade Gérard Filoche s’était servi de cette polémique pour lancer un site exigeant sa démission. En jouant le rôle de « bouc-émissaire » du gouvernement, Emmanuel Macron donne donc de l’oxygène à François Hollande et Manuel Valls, mais fait grogner l’aile gauche du PS. En bref, Macron rassemble, et surtout contre lui !

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