Invitée dans l’émission « On n’est pas couché » samedi soir sur France 2, l’ancienne porte-parole des Républicains s’est dit absolument ravie, et même « libérée » d’avoir été privée de cette fonction. Au point de commencer à faire de l’oeil à un concurrent de Nicolas Sarkozy pour 2017… Alain Juppé.
« C’est un soulagnement, c’est une libération.« Croyez-le ou non, c’est bien Lydia Guirous qui décrit ainsi son éviction du poste de porte-parole de Les Républicains, samedi soir sur France 2 dans l’émission On n’est pas couché. Si ces adversaires y voient le signe d’un désaveu, la jeune femme préfère répéter pour sa part qu’elle « n’est pas prête à sacrifier [ses] idées pour un poste » et « rappelle » qu’un autre poste, justement, lui a bien été proposé… qu’elle a refusé.
Surtout, Lydia Guirous balance sur le job de porte-parole, rôle pour lequel « on est amené à porter des messages auxquels on ne croit pas véritablement« . « Quand on est porte-parole, il faut pouvoir assumer la parole qu’on porte. Il y a certaines orientations qui font que, parfois, c’est difficile. Parfois on se censure. » Imaginez son calvaire durant six mois ! Et celui de ses acolytes face à cette gaffeuse multirécidiviste, toujours prompte à exposer ses propres idées plutôt que celles du parti…
Farouche partisane de la laïcité, oppposée par exemple aux crèches de Noël dans les mairies ou à la célébration des « racines chrétiennes » de la France, elle a tenté de faire entendre sa petite musique à LR. Sans succès. « Ma France n’est pas ‘Je suis Clovis’, c’est ‘Je suis Marianne« ‘, insiste-t-elle sur le plateau de Laurent Ruquier en référence à son nouvel ouvrage. Sauf qu’aujourd’hui, après plusieurs mois passés dans la direction, difficile de ne pas apparaître comme celle qui crache dans la soupe.
Evoquant les nouvelles nominations de personnalités qui soutiennent une ligne droitière – Laurent Wauquiez, Guillaume Peltier ou Guillaume Larrivé, par exemple – l’ancienne UDI, connue notamment pour son livre Allah est grand, la République aussi, a regretté que son parti fasse « du Buisson sans Buisson« : « Quand on transforme les Républicains en maison buissonnienne, je préfère faire l’école buissonnière. » Quelques minutes avant, elle lançait : « Il faut que la musique du parti coincide avec ma musique interne. (…) Quand on voit les personnalités qui sont aujourd’hui dans l’équipe dirigeante, les orientations, moi je ne me sens pas très à l’aise.«
Les Républicains sont-ils vraiment en train de se transformer idéologiquement ? « Il y a des orientations et des personnalités au sein de cette nouvelle équipe, vous connaissez les nouvelles personnes nommées, vous savez quelles sont les orientations, ceux qui reviennent en permanence sur les racines chrétiennes – évidemment la France a ses racines chrétiennes, je ne les nie pas, mais je pense aussi que la France c’est 1789 et 1905. »
Nommée secrétaire nationale à la laïcité en janvier 2015 puis porte-parole en juin, elle avait pourtant intégré un parti qui campait déjà sur ces positions défendues par Sarkozy, revenu en politique sans modifier le fond de son discours. Certes, sous l’effet des régionales, le président de Les Républicains compte enfoncer le clou sur sa droite pour séduire de nouveau les électeurs du Front national, qui lui ont fait défaut en 2012. Et son adversaire à la primaire de 2016, Alain Juppé retrouve ses racines de droite également. C’est vers ce dernier que Lydia Guirous semble se tourner lentement mais sûrement : « Quand je lis le dernier livre de Juppé, ou quand j’entends ses propos sur une laïcité plus intransigeante, je me dis que cette musique là résonne un petit peu plus en moi, son orientation est plus intéressante. » Rien n’indique en revanche que Juppé soit intéressé par cette recrue potentielle…
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